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Préface de l’édition chinoise du Diamant Chauve

J'ai rencontré Jacques Pialoux en 1982, à Lausanne. J’avais 21 ans. 

 

Jacques avait une aura puissante. Il rayonnait l'énergie de guérison, si bien qu'en entrant dans son cabinet, on se sentait déjà en voie de rétablissement. Il était en fait, et de loin, le meilleur thérapeute qu'il m'ait été donné de rencontrer. Sa compréhension des pathologies et de leurs implications reposait sur des connaissances étendues: connaissances médicales classiques, connaissances de la médecine des énergies (acupuncture, homéopathie et ostéopathie, ainsi que macrobiotique) mais aussi connaissance de l'esprit, de la conscience et du développement spirituel de l'être. Sa solide intuition et son expérience venaient étayer et affiner son diagnostique. 

 

Mais plus encore que ses qualités de thérapeute, ce que j'admirais chez Jacques, c'était son intégrité, sa droiture et sa modestie. D'une extrême exigence envers lui-même, il avait consacré sa vie à l'étude, à la méditation et à la conduite éthique. De ce fait, il ne déviait pas d'un iota des principes que lui imposaient  son idéal: rigueur morale, honnêteté, courage, discipline, mais aussi patience, compassion et discrétion. C'est dans cet esprit qu'il a œuvré toute sa vie au service des autres, que ce soit à travers la thérapeutique, l'enseignement ou l'action humanitaire (Jacques a été co-fondateur d'Acupuncture Sans Frontières). 

 

Le Diamant Chauve est l'œuvre majeure de Jacques. Son projet est ambitieux: décrire le fonctionnement de l'être humain (physiologie et pathologie) du psychisme au physique en analysant les relations entre les différents plans du spectre de l'existence: le spirituel, le mental, l'émotionnel, le plan énergétique et le physique. Cette analyse inclut en toute logique les relations complexes qui unissent la personne à son environnement terrestre et céleste. Jacques part d'un postulat: l'existence d'une Tradition universelle qui rendrait compte de manière symbolique du fonctionnement de l'homme et de l'univers.  Cette connaissance fondamentale, sorte de sagesse archétypale, se manifesterait à travers les âges par le biais des différentes traditions, tradition chinoise, tibétaine, indienne, et tradition judéo-chrétienne, chaque peuple l'habillant de son langage et de ses symboles. 

 

Toutefois, en fonction des caractéristiques de la culture qui lui donne naissance, chacune de ces manifestations de la Tradition universelle développe davantage l'un des plans de l'existence. Ainsi, les traditions de l'Inde et du Tibet ont-elles exploré tous les rouages du psychisme, l'évolution de la conscience et son implication au plan énergétique. La tradition chinoise, elle, s'est attachée plus particulièrement à décrire les mécanismes énergétiques, le lien énergétique entre le psychisme et le physique. Quant à l'Occident, de l'alchimie et de l'astrologie du Moyen-Age à la science moderne, il s'est attaché à décrire la réalité quantifiable et objective: astrologie, astronomie, médecine, biochimie, génétique nous parlent du plan physique de l'existence.

 

A travers ces trois grandes traditions se dessine ainsi un aperçu complet du fonctionnement de l'homme dans l'univers et de son évolution: monde des phénomènes physiques, décrit par la science occidentale, monde de l'énergie décrit par la tradition chinoise, à l'interface entre le physique et le psychique, et monde du psychisme, décrit par la tradition de l'Inde et du Tibet.

 

Le fil conducteur de cette analyse est le Yi Jing, dont les traits arrangés en bigrammes, trigrammes et hexagrammes décrivent les fluctuations de l'énergie: c'est l'analyse du Yi Jing qui révèle le lien entre les différentes structures au sein de chaque plan et entre les plans eux-mêmes. Ainsi, il permet de comprendre l'écoulement "vertical" de l'énergie, de plan en plan: d'un plan de conscience, à un chakra, à un merveilleux vaisseau, à une glande endocrine, puis au système neuro-endocrinien. Il permet également de comprendre l'écoulement "horizontal" de l'énergie au sein d'un même plan: d'un merveilleux vaisseau à des fonctions énergétiques (organes et viscères, cinq éléments, six qualités du ciel), à des méridiens et à des points d'acupuncture. Pour le thérapeute, cela signifie la possibilité de comprendre l'origine et l'évolution d'une pathologie, des plans les plus subtils de l'esprit jusqu'au corps physique: le défaut d'expression de la vie de l'âme ou son expression erronée entraîne en effet un déséquilibre ou un blocage de l'énergie des chakras, qui se répercute à son tour sur l'énergie des merveilleux vaisseaux et des glandes endocrines et affecte par là-même le fonctionnement des organes, et pour finir la structure des tissus et l'intégrité des cellules de l'organisme. 

 

Le Diamant Chauve présente ainsi le fruit d'une vie d'étude et de recherche. D'ailleurs, comme tout vrai chercheur, Jacques a remanié à plusieurs reprises certaines de ses hypothèses, n'hésitant pas, en toute humilité, à remettre en question une partie de ses résultats. Ce travail de recherche ouvre de nouvelles perspectives sur la compréhension du corps énergétique et sur la thérapeutique. De fait, se basant sur ses travaux, certains élèves de Jacques ont mis au point des méthodes de soin originales et d'une rare efficacité. Je pense en particulier à mes professeurs d'acupuncture de la SFERE (Société Française d'Etude et de Recherche en Energétique) et à leur travaux en énergétique et en ostéopathie: Régis Blin, par exemple, avec "L'hexagramme tridimensionnel", et Jean-Pierre Guiliani, avec "L'alphabet du corps humain".

 

N'est-ce pas d'ailleurs le meilleur hommage que l'on puisse rendre à Jacques?

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